A l’OMP, les recherches sur l’eau continentale s’appuient sur les trois piliers:

télédétection, mesure de terrain et modélisation.

Ces données complètent les mesures de terrain, en fournissant des mesures à grandes échelles spatiales et temporelles, difficilement réalisables au sol.

Ces observations ont permis de mieux comprendre les échanges d’eau au sein des bassins fluviaux et le couplage avec l’atmosphère et les océans.

Pour aller plus loin, voir le numéro spécial « Observation satellitaire » de la revue « La Météorologie » (numéro 97 de Mai 2017 en accès ouvert sur : https://lameteorologie.fr/issues/2017/97).

Variables estimées à l’OMP pour étudier la partie continentale du cycle de l’eau, avec les missions satellitaires utilisées. En gras sont indiquées missions actuelles et futures, sur lesquelles des laboratoires de l’OMP sont impliqués.

Variable Mission satellitaire Instrument Échantillonnage spatial Échantillonnage temporel
Précipitations Constellation GPM & satellites géostationnaires Capteurs optiques, radiomètres micro-ondes, radar 10 km à 100 km 1 heure à 1 jour
Étendues d’eau et de neige
Aqua et Terra (MODIS), Landsat-7/8, PROBA-V, Sentinel-2, Sentinel-3 (OLCI), SPOT-6/7, Suomi NPP et NOAA-20 (VIIRS)
GCOM-W1 (AMSR2), SMOS
TerraSAR-X, Tandem-X, Radarsat-2, Sentinel-1
Capteurs optiques (courtes longueurs d’ondes)
Radiomètres micro-ondes bandes C et L
Radar bandes C et X
~1 m à 500 m
25 km
~1 m à 40 m
1 jour à ~15 jours
~1 jour
Quelques jours
Cote d’eau des fleuves, rivières, lacs, réservoirs et plaines d’inondation
CryoSat-2, HY-2A, Jason-2, Jason-3, SARAL, Sentinel-3/6, Sentinel-3 NG, SMASH
SWOT
ICESat-2
Altimètres radar nadirs (mesures ponctuelles)
Altimètre radar à fauchées
Lidar
> 50 m
Rivières > 100 m, voire 50 m, de large et zones eau > 250mx250m
Ponctuel
10 jours à >1 an, 1 jour
De qq jours à 21 jours
91 jours
Matières en suspension, Flux sédimentaires et humidité/inondations des zones humides alluviales
Aqua et Terra (MODIS), Suomi NPP et NOAA-20 (VIIRS), Sentinel-2, Sentinel-3 (OLCI)
SMOS (produits d’inondation SWAF)
Capteurs optiques (courtes longueurs d’ondes)
Radiomètres micro-ondes bande L
~10 m à 1 km
~40 km
1 jour à ~15 jours
~1 jour
Evapotranspiration
Aqua (MODIS) et Terra (MODIS, ASTER), ECOSTRESS, Landsat-7/8, Pléiades, Sentinel-2, VENUS, TRISHNA, LSTM
SMOS, SMAP
Capteurs optiques (infrarouge thermiques et courtes longueurs d’ondes)
Radiomètres micro-ondes bande L
~1 m à 500 m
~40 km
1 jour à ~15 jours
~1 jour
Humidité du sol
Aqua (AMSR-E), GCOM-W1 (AMSR-2), MetOp (ASCAT), ENVISAT, SMOS, SMAP, SMOS-Next
Constellation GNSS, CYGNSS
Radiomètres micro-ondes bandes C et L, altimètre bande C
Radars bistatiques bande L
40-50 km
 Quelques km
~1 jour
1 à 2 semaines
Variations masse glaciers (hors calottes polaires) Pléiades, SPOT-6/7, Terra (ASTER), CO3D Capteurs stéréoscopiques optiques (courtes longueurs d’ondes) ~1 m à 500 m 1 jour à ~15 jours
Bilan masse d’eau total GRACE, GRACE- FO, Marvel Distance entre les 2 satellites ~300 km 1 mois

En parallèle les laboratoires de l’OMP sont très investis dans les mesures in-situ des stocks et flux du cycle de l’eau continentale.

Ces données sont essentielles pour calibrer et valider les produits dérivés des mesures satellitaires qui bien souvent ne font pas de mesures directes de ces grandeurs, ou pour calibrer et valider les simulations des modèles. De plus les données in-situ permettent d’étudier plus en détails les processus physico-chimiques qui régissent la dynamique des composantes du cycle de l’eau continentale.

Une grande partie de l’acquisition de ces données repose sur les Services Nationaux d’Observation (SNO) opérant en France et dans plusieurs pays du monde (Maghreb,  Afrique subsaharienne, Amérique latine, Asie du Sud-est, Inde).

D’autres données sont recueillies à l’occasion de projets scientifiques spécifiques (i.e le suivi de la lagune de Cotonou au Bénin) ou de campagnes dédiées à la validation de produits satellitaires (i.e. le suivi des hauteurs d’eau des rivières et lacs pour la mission SWOT) ou à la compréhension de processus particuliers (i.e. étude du permafrost en milieu arctique).

Les approches de modélisation s’appuient tout d’abord sur les sites d’observation suivis par les laboratoires et permettent de quantifier en dynamique spatiale et temporelle l’ensemble des flux et des stocks de l’ensemble des composantes hydrologiques, mais aussi la dynamique des transferts entre les composantes.

Les modèles utilisés sont de divers types depuis les modèles empiriques (type pluie-débit) aux modèles mécanistiques permettant de répondre à des questions fondamentales de recherche sur la compréhension des phénomènes hydrologiques (à court, moyen et long terme) jusqu’à la mise à disposition d’outils de simulation pour les acteurs du territoire (par exemple pour la gestion de la ressource en zone agricole). La simulation de l’ensemble des composantes hydrologiques cible à la fois les flux et les stocks liées à la ressource en eau sur la quantité mais aussi sur la qualité de l’eau dans les différents compartiments aux échelles spatiales et temporelles depuis l’infra horaire au multi-millénaire passé et futur. Concernant la partie spatiale, les laboratoires de l’OMP utilisent des modèles distribués et semi-distribués à base physique pour la plupart d’entre eux.

Une des particularités de l’OMP est l’utilisation de modèles couplés par exemple sol/plante/atmosphère ou encore hydrologie/hydraulique des cours d’eau. Les outils de modélisation sont à la fois des outils déjà existants largement utilisés au niveau national, européen et/ou à l’international ou adaptés en fonction des questionnements scientifiques, ceci veut dire aussi que les laboratoires développent aussi des modules spécifiques couplés ou intégrés dans les modèles existants ou développent eux-mêmes leurs propres modèles.  Les milieux étudiés par les approches de modélisation sont à la fois complexes de part leur particularité (tourbières, bassin versant agricole, milieux tropicaux, milieux arctiques, lagunes, milieu arides et semi-arides) mais aussi par leur niveau d’anthropisation difficile à appréhender aux différentes échelles spatio-temporelles (grands bassins versants tropicaux, petits bassins élémentaires agricoles …).

Enfin, l’implication du CNRM apporte une compétence très importante sur les modèles de climats et les modèles hydrologiques.

Modèles utilisés et/ou développés à l’OMP

Nom du modèle Description Domaine d’application à l’OMP Pour en savoir plus Contacts OMP
SWAT/SWAT+ Modèle hydro-agro environnemental à base physique, semi-distribué et distribué Hydrologie des bassins versants, des petits bassins élémentaires de quelques hectares aux grands bassins du monde, qualité des eaux (sédiments, nitrates, pesticides, métaux …), agronomie https://swat.tamu.edu/ sabine.sauvage@univ-tlse3.fr

Jose.sanchez@univ-tlse3.fr

Laurie.BOITHIAS@Get.omp.eu

william.santini@ird.fr

Jean-michel.Martinez@ird.fr

MODSPA/SAMIR/SAFY

(développés à l’OMP)

Modèles agro-météorologiques à base empirique (FAO-56), principalement pilotés par l’indice NDVI (indice de végétation normalisé issue de la télédétection) Estimation et pilotage des besoins en irrigation, estimation des bilans d’eau ou/et de carbone à la parcelle https://www.cesbio.cnrs.fr/la-recherche/activites/modeliser-codes-et-modelisation/liste-et-descriptif-des-modeles/modspa vincent.rivalland@cesbio.cnes.fr

valerie.demarez@cesbio.cnes.fr

eric.ceschia@cesbio.cnes.fr

vincent.simonneaux@ird.fr

frederic.baup@iut-tlse3.fr

SURFEX

(développé à l’OMP)

Plateforme de modélisation des surfaces développée par Météo-France (Surface Externalisée). SURFEX est composé de divers modèles physiques pour la surface terrestre naturelle, les zones urbanisées, les lacs et les océans. Il simule également la chimie et les processus de surface des aérosols et peut être utilisé pour l’assimilation des variables de surface et de proche surface.

En outre la plateforme SURFEX est couplée au modèle de routage en rivière CTRIP, également développé au CNRM, permettant la simulation des écoulements dans le réseau hydrographique et souterrains à l’échelle du globe

Modélisation des bilans d’eau, de carbone et d’énergie à l’interface surface-plante-atmosphère et dans le réseau hydrographique à différentes échelles spatiales. De métrique à kilométrique http://www.umr-cnrm.fr/surfex/

patrick.lemoigne@meteo.fr

simon.munier@meteo.fr

aaron.a.boone@gmail.com

EVASPA, SPARSE

(développés à l’OMP)

Simulateurs d’évapotranspiration journalière à partir des données de télédétection dans l’infrarouge thermique Bilan hydrique de la parcelle jusqu’à des échelles semi-continentales Gilles.boulet@ird.fr
MGB Modèle distribué hydrologique et hydrodynamique à base physique Bilan hydrique, suivi et propagation des flux de surface; échelles variées (~1000km² à continentale); adrien.paris@legos.obs-mip.fr

marielle.gosset@ird.fr

sylvain.biancamaria@legos.obs-mip.fr

Samir-Weap-Modflow

(utilisé/développé à l’OMP)

Modèle de gestion de l’offre et de la demande des ressources en eau et d’énergie Gestion intégrée des ressources en eau en milieu semi-aride michel.le_page@ird.fr
GR4J/GR2M

(utilisés à l’OMP)

Modèle “pluie-débit” conceptuel parcimonieux (4 paramètres pour GR4J et 2 paramètres pour GR2M) au pas de temps journalier ou mensuel (© IRSTEA) – Composante neige intégrée (CEMANEIGE, 2-3 paramètres en plus) Estimation de la ressource en eau produite par les montagnes en zone semi-aride Vincent.simonneaux@ird.fr
SCHISM Modèle hydrodynamique 3D à grille non-structurée, éventuellement couplé à un modèle de sédiments Mécanismes de la submersion littorale et de la salinisation des grands deltas tropicaux (Bengale, Amazone) http://ccrm.vims.edu/schismweb/ fabien.durand@ird.fr
KINEROS2 Modèle hydrologique semi distribué (zones semi arides) Ruissellement de surface https://www.tucson.ars.ag.gov/kineros/ manuela.grippa@get.omp.eu
STEP Modèle de végétation (spécifique aux herbacées en zone Sahélienne) Dynamique de la végétation, bilan d’eau, carbone, flux azotés eric.mougin@get.omp.eu

manuela.grippa@get.omp.eu

claire.delon@aero.obs-mip.fr

EcH2O-iso Modèle éco-hydrologique distribué Bilan d’énergie, d’eau et de carbone, dynamique de la végétation, suivi isotopes stables, âge de l’eau et chlorure https://bitbucket.org/scicirc/ech2o-iso/ sylvain.kuppel@get.omp.eu
RichardsFoam3

permaFoam

Modélisation 3D des transferts d’eau dans les sols

Modélisation 3D du permafrost

Bilan d’eau 3D mécaniste à l’échelle du bassin versant (recours au calcul intensif)

Bilan d’eau et d’energie 3D mécaniste à l’échelle du bassin versant (recours au calcul intensif

https://develop.openfoam.com/Community/hydrology/ laurent.orgogozo@get.omp.eu
KARSTMOD Modèle hydrologique conceptuel pour les systèmes karstiques Modélisation hydrogéologique et hydrogéochimique snokarst.org david.labat@univ-tlse3.fr
MAESPA

(utilisé à l’OMP)

Modèle 3D de photosynthèse et de modélisation des bilans hydrique et d’énergie Modélisation de surface dans des champs hétérogènes, partition de l’évapotranspiration, simulation 3D de la canopée https://maespa.github.io/index.html mohamedzied.sassi@ird.fr

 Gilles.Boulet@ird.fr